Récemment, j’ai commencé à remarquer un léger changement dans la façon dont ma fille et mon gendre se comportent avec moi. Ce n’était rien de spectaculaire, mais la différence était bien réelle. Comme si j’avais soudainement endossé un nouveau rôle : celui de la “femme plus âgée.” Je n’étais pas vexée—simplement un peu déstabilisée.
Il y a deux jours, j’ai fêté mes 46 ans. J’ai réuni quelques amis proches dans un petit restaurant chaleureux. Nous avons partagé des rires, un bon repas et un verre de vin. C’était exactement le genre de soirée qui me fait du bien. Plus tard, j’ai organisé un simple dîner chez moi et invité ma fille et son mari.
Ils sont arrivés à l’heure. Mon gendre tenait un magnifique bouquet de roses fraîches, délicatement arrangées et parfumées. Ma fille suivait, affichant un sourire inhabituellement doux, et m’a tendu une enveloppe blanche toute simple. Surprise mais reconnaissante, je l’ai acceptée. Pourtant, quelque chose me donnait l’impression qu’elle contenait plus qu’un simple morceau de papier.
Poussée par la curiosité, j’ai ouvert l’enveloppe.
À l’intérieur se trouvait une brochure brillante pour une résidence de retraite haut de gamme. Des images joyeuses y étaient imprimées : des couples souriants faisant du yoga, des salons élégants, une piscine d’eau salée étincelante.
La voix de ma fille était douce : « Nous avons pensé que tu pourrais aimer y jeter un œil. Ils ont des clubs de lecture, des cours de sport… et même une piscine d’eau salée. »
J’ai hoché la tête, incapable de répondre. Ce soir-là, une fois qu’ils étaient partis, je suis restée assise seule à ma table de cuisine, feuilletant silencieusement les pages. Les visages souriants me semblaient lointains—comme une image d’un avenir auquel je n’étais pas encore prête à faire face. Depuis, je ne l’ai pas rappelée.